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Réunion régionale de Yellowknife
(1er septembre 2016)

Le 1er septembre 2016, l'honorable Patty Hajdu, ministre de la Condition féminine, a tenu une table ronde à Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest). Cette table ronde faisait partie d’un vaste processus de dialogue avec les parties intéressées au pays, processus qui a pour but d’éclairer l’élaboration de la stratégie fédérale contre la violence fondée sur le sexe. Plus de renseignements à ce sujet.

Cette table ronde, qui a réuni 20 parties intéressées du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Labrador, s’est concentrée sur les enjeux spécifiquement régionaux de la violence fondée sur le sexe. Provenant d’organismes non gouvernementaux ou d’universités, ces personnes travaillaient dans les domaines suivants : soutien aux femmes autochtones, aux femmes francophones ou aux victimes d'agression sexuelle; violence entre partenaires intimes; interventions auprès des hommes et des garçons.

Michael McLeod, député, et des fonctionnaires du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, du Yukon et du Nunavut ont participé à cette table ronde, de même que des représentantes et représentants d’un certain nombre de gouvernements autochtones.

Points saillants

On trouvera ci-dessous un résumé des discussions. S’agissant d’un résumé, il ne rend bien sûr pas compte de tous les propos; il n’y avait pas forcément consensus sur les points recensés ci-dessous.

Voici quelques-unes des considérations régionales qui ont été soulevées par les personnes présentes :

  • Les difficultés sont plus grandes dans le Nord en raison du manque d’alphabétisation dans les langues officielles, de la pénurie de logements, des coûts plus élevés, de la pénurie d’emplois – ce sont là autant de facteurs qui ont un effet sur la capacité des victimes d’avoir accès à de l’aide. Parfois, en raison de ces circonstances, les femmes et les filles doivent rester dans des situations de violence simplement pour pouvoir répondre à leurs besoins fondamentaux, notamment se loger et se nourrir.
  • Nécessité de mener des activités de sensibilisation autrement que par les médias sociaux, car bien des personnes dans le Nord, surtout pour rejoindre les collectivités rurales et éloignées, qui n’ont pas régulièrement accès à l’Internet et n’utilisent pas les médias sociaux.
  • Le fait est que, dans le Nord, la plupart des femmes utilisant les services liés à la violence sur le sexe sont autochtones, pourtant la plupart des services financés s’adressent au grand public.

Les personnes présentes ont échangé au sujet des besoins et du vécu de populations particulièrement vulnérables à la VFS. Selon elles, il faut :

  • Reconnaître qu’il est nécessaire de créer des espaces sûrs pour les Autochtones, tous genres confondus, où il serait possible de leur enseigner des modèles sains, selon une approche tenant compte des traumatismes. Il est également nécessaire d’offrir aux Autochtones des services dans leur première langue qui leur inspirent confiance et qui sont adaptés à leur culture. Les Autochtones qui ont gardé leur langue ne s’expriment peut-être pas couramment en anglais, ce qui peut représenter un obstacle supplémentaire pour avoir accès aux services.
  • Les solutions doivent tenir compte des concepts de guérison et de justice typiquement autochtones.
  • Les personnes sans-abri et les personnes handicapées ont souvent de la difficulté à avoir accès aux services.
  • Offrir des services aux francophones dans leur première langue.
  • Les jeunes doivent avoir accès à suffisamment de services et doivent participer à la conception de ces services pour qu’ils tiennent adéquatement compte de leur vécu.

Des lacunes ont été cernées et on a recommandé certaines mesures pour y remédier :

  • Mettre l’accent sur les enfants qui sont souvent victimes d’agressions ou qui en sont témoins.
  • Changer la justice pour offrir davantage de soutien aux femmes qui cherchent à s’y retrouver dans le système.
  • Accroître les services offerts aux hommes et aux garçons – il est notamment nécessaire qu’ils aient accès à des modèles positifs correspondant à leur culture.
  • Remédier au manque de services hors des grands centres. Les victimes doivent souvent refaire leur vie ailleurs pour avoir de l’aide, ce qui signifie qu’elles perdent leur réseau de soutien composé d’amies et amis et de membres de la famille.
  • Se pencher sur le problème de la traite à des fins de commerce sexuel.
  • Se pencher sur le fait que le modèle judiciaire actuel ne permet pas d’intervenir avant que la violence se soit produite. Or, il faut intervenir de façon musclée avant qu’une crise ne se produise.
  • Veiller à ce que le financement s’étende sur plusieurs années et à ce que les programmes fédéraux se concertent de manière à offrir aux organismes un financement leur permettant de créer des programmes holistiques comportant différents volets plutôt qu’un ramassis d’activités disparates.
  • Il est également nécessaire de reconnaître que si l’Internet est le seul moyen de déposer une demande, beaucoup de collectivités rurales et éloignées se trouvent alors exclues.

Les suggestions des participantes et participants pour tirer parti de ce qui fonctionne déjà :

  • Mettre au point des approches centrées sur la famille, tout particulièrement pour les jeunes couples.
  • Créer un lien avec la terre et la culture pour mettre au point des approches plus saines et aider les personnes à composer avec leurs traumatismes.
  • Inclure les sages lors dans la conception de programmes, plutôt que de les convoquer seulement à des fins cérémoniales.
  • Mettre en place des services d’aide juridique pour les Autochtones, comme ceux offerts à Toronto.
  • Intervenir auprès des hommes en leur parlant de force et de choix plutôt qu’en leur donnant l’impression qu’ils sont fondamentalement mauvais. Ils doivent avoir le sentiment qu’il est dans leur pouvoir de changer.

Dans l’ensemble, les personnes présentes ont souligné que la stratégie fédérale devrait tenir compte des aspects suivants :

  • Les solutions doivent comprendre les élites locales, surtout dans les petits centres, car cette approche permet de réduire la stigmatisation des victimes et d’accroître le soutien offert dans les régions éloignées.
  • Le fait de devoir sans cesse modifier des programmes, qui ont pourtant fait leurs preuves, pour s’adapter aux exigences de nouveaux programmes de financement nuit à l’efficacité des interventions.
  • Il est nécessaire de mettre franchement l’accent sur le Nord et sur les Autochtones et de reconnaître qu’il y a effectivement des traumatismes intergénérationnels et qu’il y a des liens étroits entre des questions apparemment dissociées, par exemple le logement et la guérison.
  • Il est nécessaire de mettre sur pied des programmes holistiques, c’est-à-dire qui ne sont pas que pour les femmes victimes de violence, mais qui incluent aussi la communauté, les familles, les sages et les enfants.
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