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Réunion régionale de Montréal
(15 août 2016)

Le 15 août 2016, l’honorable Patty Hajdu, ministre de la Condition féminine, a tenu une table ronde à Montréal (Québec). Cette table ronde faisait partie d'un vaste processus de dialogue avec les parties intéressées au pays, processus qui a pour but d'éclairer l'élaboration de la stratégie fédérale contre la violence fondée sur le sexe. Plus de renseignements à ce sujet.

Cette table ronde sur la VFS s’est concentrée sur les enjeux propres à la région. Une quinzaine de personnes y ont participé. Provenant d’organismes non gouvernementaux ou d’universités, ces personnes travaillaient dans les domaines suivants : soutien aux femmes handicapées, aux itinérantes, aux travailleuses du sexe, aux membres des communautés LGBTQQI2S, aux nouvelles arrivantes, migrantes ou immigrantes; aux survivantes d’agressions sexuelles; ainsi que des organisations ayant une expertise en santé des femmes et cyberviolence.

Anju Dhillon (secrétaire parlementaire à la condition féminine et députée libérale de Dorval-Lachine), Francis Scarpaleggia (député libéral de Lac-Saint-Louis), Eva Nassif (membre du comité permanent de la condition féminine et députée libérale de Vimy), Alexandra Mendès (députée libérale de Brossard-Saint-Lambert) étaient également présents.

Faits saillants

On trouvera ci-dessous quelques faits saillants des discussions. S’agissant d’un résumé, il ne rend bien sûr pas compte de tous les propos; il n’y avait pas forcément consensus sur les points recensés ci-dessous :

Voici quelques-unes des considérations régionales qui ont été soulevées par les personnes présentes :

  • Recul chez femmes et jeunes filles qui ont des connaissances limitées quant aux relations saines et à leurs droits.
  • Normalisation de l’hypersexualisation, de la pornographie, de la prostitution et de la cyberviolence, laquelle est favorisée par un manque de connaissances de la population et des intervenants dans le domaine des technologies numériques.
  • Absence de stratégie fédérale holistique de lutte à la violence faite aux femmes qui soit harmonisée avec le travail des provinces et territoires et qui prenne en compte les emprises du patriarcat et les différents facteurs de vulnérabilité des femmes.
  • Nécessité de changer les mentalités et d’assurer un niveau équitable d’accès aux services aux femmes dans leur diversité à travers le pays.
  • Manque d’accès au logement social et à des refuges de crise, aux services de premières et de deuxième étape pour les victimes de violence
  • Manque de ressources dédiées à la recherche et la concertation sur le sujet de la violence faite aux femmes, vu la complexité de la problématique de violence conjugale et les multiples facteurs interreliés.

Les personnes présentes ont échangé au sujet des besoins et du vécu de populations particulièrement vulnérables à la VFS. Selon elles, il faut :

  • Reconnaître la prostitution comme une forme de violence faite aux femmes, qui sont plus à risque de subir plusieurs formes de violence et d’exclusion sociale. Continuer à s’attaquer à la demande et décriminaliser complètement les travailleuses du sexe.
  • Soutenir les nouvelles populations immigrantes et les renseigner sur les lois et les ressources mises à leur disposition au pays, car bon nombre de cas de violence contre des immigrantes ne sont pas signalés. Assurer un accès équitable aux services adaptés pour ces victimes.
  • Veiller à tenir compte des personnes allosexuelles (p. ex. : lesbiennes, gais, personnes bisexuelles, transgenres, de genre non conforme ou en questionnement quant à leur orientation sexuelle ou identité de genre ou bispirituelles), souvent rendues invisibles ou dont le point de vue n’est pas toujours pris en compte dans ce domaine. Les inclure dans la collecte de données, les interventions et le langage utilisé.
  • Protéger les enfants intersexes et faire cesser les chirurgies génitales et l’hormonothérapie forcées par le système médical. Laisser aux enfants le choix de décider de leur identité à l’âge adulte.
  • Reconnaitre la violence faite aux femmes et croire les victimes, peu importe la population dont elles sont issues, ou le type de violence qu’elles subissent, notamment la cyberviolence, la traite, la violence basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, la violence entre conjoints de même sexe, la violence faite aux réfugiées, la violence vécue par les femmes ayant un handicap, etc.
  • Reconnaître que la marginalisation des Autochtones accroît leur vulnérabilité à la violence.
  • Analyser les lois sur l’immigration et réviser tous les aspects qui rendent les femmes immigrantes et réfugiées vulnérables à la violence et à l’exploitation.
  • Reconnaître la violence conjugale en milieu de travail et prévoir de ressources pour les victimes.

Des lacunes ont été cernées et on a recommandé certaines mesures pour y remédier :

  • Manque de formation des intervenants surtout dans le domaine de la justice et de l’immigration quant à la violence faite aux femmes, ce qui a un impact dans le traitement des victimes et la prise de décision à leur égard. Former les intervenants pour qu’ils tiennent compte de la violence liée au genre afin d’empêcher la revictimisation.
  • Délai important dans le traitement judiciaire des cas de violence conjugale et difficulté à faire condamner les agresseurs de diverses formes de violence faite aux femmes.
  • Besoin d’éduquer la population et les intervenants sur l’utilisation des nouvelles technologies et la cyberviolence afin qu’ils soient en mesure d’intervenir efficacement. Faire plus de recherche sur la cyberviolence pour guider l'élaboration de politiques, de lois, éduquer les intervenants et la population sur le sujet et de prévoir des mesures de prévention. Amener les intervenants terrain et les universitaires à travailler ensemble pour développer une meilleure compréhension du phénomène et l’élaboration de solutions adaptées.
  • Critères complexes de financement gouvernemental qui favorisent le financement ponctuel par projets, en plus d’exiger des organismes terrain qu’ils réinventent continuellement leurs façons de faire plutôt que de continuer avec ce qui fonctionne déjà.
  • Manque de données sur la violence faite aux femmes et aux personnes allosexuelles. Besoin de collecter davantage de données et de mieux utiliser les données disponibles notamment recueillies du recensement.
  • Exclusion des victimes à cause d’une définition rigide de ce qu’est une femme et de la violence faite aux femmes.
  • Cesser de démoniser les agresseurs dans le langage et parler davantage de réhabilitation.

Des suggestions des participantes et participants pour tirer parti de ce qui fonctionne déjà :

  • Mettre davantage l’accent sur la prévention, qui coûte beaucoup moins cher que l’intervention, notamment en éduquant les filles et les garçons sur les rapports égalitaires entre les sexes, les saines relations et la violence faite aux femmes, en y incluant la prostitution.
  • Travailler en concertation et collaboration interdisciplinaire avec les divers organismes qui ont une expertise sur les enjeux qui touchent les femmes victimes de violence dans leur diversité ainsi que les différents facteurs de risque à la violence (pauvreté, dépendances aux drogues, itinérance, handicap, etc.).

Dans l'ensemble, les personnes présentes ont souligné que la stratégie fédérale devrait tenir compte des aspects suivants :

  • les populations vulnérables ont des besoins particuliers;
  • les forces et connaissances des collectivités devraient servir à déterminer quelles solutions sont les plus efficaces et le milieu communautaire devrait être impliqué dans leur mise en œuvre;
  • le travail en partenariat joue un rôle de premier plan pour effectuer des changements;
  • inclure davantage les garçons et les hommes dans l’élaboration des solutions.
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