Les femmes et les filles dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques : Clé de la prospérité du Canada
Introduction
Le gouvernement du Canada utilise l'analyse comparative entre les sexes+ (ACS+) pour faire progresser l'égalité entre les sexes au Canada et pour répondre plus efficacement aux besoins de la population diversifiée du pays. On fait appel àl'ACS+ tout au long du cycle de l'élaboration des politiques pour déterminer les répercussions des politiques, des programmes et d'autres initiatives sur les femmes et les hommes dans toute leur diversité. Cet outil nous aide àposer des questions pertinentes sur la réalité et les situations particulières avec lesquelles doivent composer les habitantes et les habitants de ces régions. Par exemple, avant d'exécuter un nouveau programme, on se demandera s'il existe des différences marquées entre les Canadiennes rurales et celles vivant en milieu urbain. Une réorientation envisagée par le gouvernement risque-t-elle de moins profiter aux femmes qu'aux hommes en milieu rural? Le cas échéant, quels sont les obstacles qui existent et comment peut-on les éliminer?
Les renseignements sur les Canadiennes en milieu rural et éloigné qui sont présentés dans cette trousse d'information servent notamment àéclairer l'élaboration des politiques, des programmes et d'autres initiatives. La trousse comprend deux sections :
- Des fiches d'information sur les femmes et les filles habitant les régions rurales et éloignées au Canada;
- Des exemples de projets, exécutés dans diverses régions du pays, qui favorisent l'autonomisation des femmes et des filles en milieu rural.
Les fiches s'appuient sur des données sexuées, publiées par Statistique Canada pour dresser un profil statistique des femmes et des filles en milieu rural et éloigné au Canada. Elles présentent des renseignements sur certains facteurs clés d'intérêt pour l'élaboration des politiques — notamment l'emploi, le niveau de scolarité, le revenu et l'identité autochtone — et mettent en relief l'importance de disposer de données ventilées selon le sexe pour approfondir notre compréhension de certains des défis, des réalités et des besoins avec lesquels doivent composer les femmes et les filles des régions rurales et éloignées. On y relève aussi les aspects sur lesquels il faudrait disposer de données plus abondantes et de meilleure qualité pour appuyer le travail d'élaboration des politiques et des programmes.
Les chiffres montrent de manière éloquente que les femmes vivant dans des régions rurales et éloignées affichent des taux inférieurs d'emploi et de participation àla population active, et qu'elles sont surreprésentées dans la tranche des faibles revenus. Ces problèmes sont particulièrement prononcés dans le cas des femmes autochtones, qui composent une grande partie de la population des régions rurales et éloignées du Canada.
En ce qui a trait aux domaines d'emploi traditionnellement masculins, les femmes en milieu rural y sont largement sous-représentées, ce qui témoigne de la persistance des rôles traditionnels des femmes et des hommes, et souligne la nécessité de mettre l'accent sur la formation et l'éducation ainsi que sur les possibilités de carrière pour les femmes dans ces secteurs.
Dans certains cas, les statistiques mettent en lumière des réussites, mais aussi certains obstacles que les femmes en milieu rural et éloigné n'ont pas encore surmontés. Par exemple, au cours des deux dernières décennies, partout au Canada, on a observé une forte tendance àla hausse du niveau de scolarité des jeunes femmes. Les Canadiennes, y compris les femmes autochtones, sont plus nombreuses que les Canadiens às'inscrire àdes programmes universitaires de premier cycle. Dans les régions rurales et éloignées, les femmes sont un peu plus susceptibles que les hommes d'être titulaires d'un certificat, d'un diplôme ou d'un grade; en règle générale toutefois, de moins en moins de Canadiennes et de Canadiens atteignent ce niveau de scolarité àmesure qu'on s'éloigne des régions urbaines. Qui plus est, les femmes en milieu rural et éloigné sont moins susceptibles d'être titulaires d'une maîtrise ou d'un doctorat que leurs homologues de sexe masculin en milieu rural et que leurs concitoyennes urbaines.
Les projets présentés illustrent la diversité du vécu des femmes et des filles en milieu rural, ainsi que certains des mécanismes de soutien et des initiatives qui visent àrépondre àleurs besoins particuliers. Ces exemples comprennent des initiatives qui portent sur les trois axes d'intervention prioritaires de Condition féminine Canada, soit : l'accès des femmes aux postes de responsabilité et de décision, la violence envers les femmes et les filles, et la sécurité et la prospérité économiques des femmes.
On trouve partout au pays des initiatives ayant pour but de multiplier les possibilités pour les femmes des régions rurales et éloignées d'accéder aux postes de décision. Par exemple, un des projets offre àdes filles des régions rurales du Canada l'occasion de faire du développement communautaire; au Québec, des agricultrices acquièrent des compétences de chefs de file pour devenir plus efficaces dans l'exploitation de leur entreprise agricole et au sein de leur collectivité.
La violence envers les femmes et les filles est un problème qui perdure dans le contexte canadien, notamment dans les régions rurales et éloignées, où la confidentialité ainsi que l'accès aux services et au soutien posent des défis particuliers. Parmi les projets qui cherchent àappuyer les femmes, mentionnons un centre pour femmes en Nouvelle-écosse, qui intervient directement auprès des femmes pour déterminer leurs besoins et ensuite mettre en place un cadre de services adapté. En Ontario, un projet aide les adolescentes et les adolescents às'engager par l'entremise des médias sociaux afin de prévenir la violence envers les femmes et les filles et de promouvoir des relations saines.
D'autres projets innovateurs favorisent la sécurité et la prospérité économiques des femmes et des filles dans les régions rurales et éloignées. Parmi eux mentionnons : la création d'un réseau d'entrepreneures inuites, au Nunavut, et un programme de formation pour permettre aux femmes d'exercer des métiers traditionnellement masculins dans les secteurs des mines, du pétrole et du gaz, dans les Territoires du Nord-Ouest.
Dans l'ensemble, les renseignements présentés dans cette trousse sur la situation des femmes et des filles en milieu rural et éloigné au Canada confirment que les politiques, les programmes et les lois doivent tenir compte des recoupements entre le sexe (ou le genre) et une diversité de facteurs tels que l'ethnicité, le statut socioéconomique, les capacités, l'orientation sexuelle, le statut migratoire, l'âge, la confession religieuse et la géographie; en effet ces recoupements contribuent à façonner les expériences différentes vécues par les filles et les garçons ainsi que par les femmes et les hommes.
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